Afin de procéder à l’assainissement en toute sécurité d’une zone hautement contaminée sur le site de Fleurus, l’ONDRAF a fait concevoir un robot et une boîte à gants étanche. La mission du robot ? Vider et décontaminer des cellules de production de radio-isotopes médicaux.
La société Best Medical Belgium S.A., installée sur le site nucléaire de Fleurus en Wallonie et active dans la production de radio-isotopes pour le secteur médical, a fait faillite en 2012. L’ONDRAF est depuis lors responsable de l’assainissement et du démantèlement de ses anciennes installations. Plusieurs bâtiments sont concernés, dont le B14 qui abrite une zone hautement contaminée au strontium 90.
La zone dite « JEDI »
Le bâtiment 14 comprend plusieurs zones dont la zone dite « JEDI ». Cette zone est composée de deux locaux blindés, appelés alvéoles, hautement contaminés. L’une de ces alvéoles abritait deux cellules de production de radio-isotopes médicaux. L’autre alvéole était utilisée pour conditionner les déchets
Un débit de dose très élevé
Une partie des opérations d’assainissement de cette zone a été réalisée par des techniciens en respectant le référentiel de sûreté mais l’intérieur même des cellules de production est beaucoup trop contaminé. De plus, les télémanipulateurs qui permettraient d’effectuer les opérations à distance, ne sont que partiellement opérationnels. La seule solution consiste donc à recourir à un robot.
Un robot conçu pour ce chantier
L’équipe de l’ONDRAF a fait concevoir un bras robotisé logé dans une boîte à gants étanche qui s’accoste à la partie arrière des cellules. L’opération d’accostage terminée, le robot a pour première mission la découpe de la paroi arrière des cellules, lui donnant ainsi l'accès à la quasi-intégralité de l'intérieur de chaque cellule. Il entame ensuite ses deux missions principales : vider et décontaminer les cellules. Certaines manipulations du robot sont télécommandées par un opérateur, d’autres sont pré-programmées.
Plusieurs défis
La configuration et les dimensions des alvéoles ont contraint l’ONDRAF à concevoir une boîte à gants modulaire aux dimensions très réduites mais présentant toutes les fonctionnalités nécessaires. Vu le débit de dose très élevé, il faut aussi protéger le robot lorsqu’il ne travaille pas. Une procédure a donc été programmée par laquelle celui-ci se retire dans la boîte à gants et la porte blindée et étanche se referme.
Enfin, il a fallu imaginer le scénario de la panne : si une panne se produit, il est impossible d’intervenir manuellement. L’ONDRAF a donc développé une méthode de déconnexion complète du robot et de fermeture de la porte de la boîte à gants pour pouvoir procéder aux réparations nécessaires en toute sécurité.
La sûreté est garantie
Les cellules qui vont être décontaminées sont en forte dépression par rapport à l’environnement extérieur. Lorsque le robot va découper l’arrière de chaque cellule pour y pénétrer, la dépression s’étendra à la nouvelle boîte à gants. Les poussières et autres particules radioactives ne pourront donc en aucun cas sortir de l’ensemble. Par conséquent, il n’y a donc aucun risque de dispersion.
Des tests fonctionnels concluants
Des tests fonctionnels ont été réalisés avec succès en zone sans risque radiologique. Après deux semaines de montage en zone contaminée, le robot a entamé les opérations d’assainissement des cellules qui devraient se terminer fin juin 2022.