La Journée internationale des femmes 2021 a pour thématique #ChooseToChallenge - Hand up high to show you're in! À cette occasion, Sophie Cauchies, ingénieure civile chimiste, livre son témoignage.
Il y a quelques années, l’arrivée d’une inspectrice dans certains établissements était perturbante. Pour vous citer un exemple, les vestiaires n’étaient pas prévus pour accueillir des femmes. Mais depuis, la situation a bien évolué.
Sophie Cauchies, ONDRAF
Sophie, en quoi consiste ton travail à l’ONDRAF ?
« Je suis actuellement coordinatrice de la cellule sécurité sur le site de Fleurus, où se déroulent des opérations d’assainissement et de démantèlement d’une entreprise qui était active dans le domaine de la médecine nucléaire et produisait des radioisotopes via diverses techniques. Le démantèlement concerne entre autres 2 cyclotrons et une zone très contaminée en strontium 90. »
« La cellule sécurité est responsable de tout ce qui touche à la radioprotection et mes missions sont définies dans le Règlement général de la protection de la population, des travailleurs et de l'environnement contre le danger des rayonnements ionisants (RGPRI). Cette cellule est également responsable de la sécurité « conventionnelle », c’est-à-dire notamment la prévention des risques liés à la manutention ou au travail en hauteur. »
« Auparavant, je travaillais au sein de l’équipe agrément sur les aspects radiologiques. »
Quelle formation as-tu suivie ?
« Je suis ingénieure civile chimiste de formation. J’ai également suivi une formation de conseillère en prévention de niveau II. »
Au cours de ton parcours professionnel, as-tu connu des obstacles en tant que femme ? Et quels ont été tes succès ?
« Nous sommes toutes à un moment donné confrontées à des attitudes sexistes, même si elles ne sont pas clairement exprimées. Il est parfois compliqué d’être prise au sérieux, notamment au sein de sociétés très masculines. Il y a quelques années, l’arrivée d’une inspectrice dans certains établissements était perturbante. Pour vous citer un exemple, les vestiaires n’étaient pas prévus pour accueillir des femmes. Mais depuis, la situation a bien évolué. »
« On est souvent aussi victimes de clichés (les femmes sont jalouses en elles, elles sont trop sensibles, …) Une autre difficulté et non des moindres, a été de concilier le travail avec la vie de famille. Même si la société évolue - ou veut évoluer - vers une égalité entre hommes et femmes, ce n’est malheureusement pas encore tout à fait intégré dans notre culture. Il suffit de regarder les statistiques. »
« Au sein de l’ONDRAF, j’ai eu la chance de travailler avec des personnes positives avec lesquelles je n’ai presque jamais ressenti de discrimination. Je suis actuellement dans un poste plus « opérationnel » qui offre de nouveaux défis, une nouvelle direction à ma carrière. »
« Mon principal succès est d’avoir pu trouver un véritable équilibre entre ma carrière et ma vie de famille. Cela passe par une meilleure organisation, la mise en place de limites et l’acceptation d’être parfaitement imparfaite sans culpabiliser. Mais cela demande le courage d’une vraie réflexion et la confrontation avec les échecs. »
Quels bons conseils te donnerais-tu si tu devais redémarrer ta carrière ?
« Garde confiance en tes capacités et apprend à te connaître afin de définir mieux tes attentes et tes limites personnelles. »
