À la mi-janvier, quelque 1 400 élèves ont pu découvrir le stockage en profondeur – ou « géologique » – des déchets radioactifs de manière originale à Bozar, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, et dans ses environs. L’ONDRAF y a organisé un événement pour les jeunes avec l'Orchestre national de Belgique, dont le point d’orgue était le spectacle FIREBIRD.
Les élèves du secondaire sont venus d'écoles de tout le pays : Bruxelles, Liège, Alost, Louvain et Malines. En préparation, ils ont reçu un dossier pédagogique, comportant une section artistique et une section scientifique. Ils ont pu l’aborder dans différentes matières à l'école pour préparer à la fois le thème de l’évènement et le concert proprement dit.
« La journée a commencé par un parcours éducatif dans la galerie Ravenstein, près de Bozar », explique Sigrid Eeckhout, responsable de la communication et de la participation à l'ONDRAF. « Là, un guide les a accompagnés tout au long d’une série de stands d'information où ils ont reçu des explications sur divers sujets liés au stockage en profondeur. Parmi les sujets abordés : la radioactivité, le temps géologique, le pourquoi du stockage en profondeur, les recherches dans le laboratoire souterrain HADES et le débat sociétal sur le stockage en profondeur qui sera lancé dès le printemps. L'Orchestre national de Belgique avait lui aussi installé plusieurs stands d’information, notamment sur les compositeurs des œuvres jouées lors du concert. »
Laisser un message
Puis vint l'heure du concert. Quatre œuvres musicales du XXe siècle ont formé le point de départ de FIREBIRD, une performance unique et un croisement audacieux entre la musique classique et les créations vidéo de l'artiste Eva L'Hoest. Ses images explorent les défis que les déchets radioactifs représentent pour les générations actuelles et à venir. Projetées en grand format sur un écran spécial surplombant l'orchestre, elles évoluaient au rythme du concert.
Après la représentation, les jeunes ont été invités à laisser un message dans un fût de stockage qui servira de capsule témoin. Quel message voudraient-ils laisser dans le cas où quelque chose ou quelqu'un perturberait la quiétude de l’installation de stockage ? Le langage permet-il de transmettre efficacement un message qui, espérons-le, ne sera pas découvert avant plusieurs milliers d'années ?
« Cette collaboration avec l'Orchestre national de Belgique est l'une des initiatives prises par l'ONDRAF pour impliquer les jeunes dans le débat sur la gestion des déchets radioactifs », conclut Sigrid Eeckhout. « Il est important de les y impliquer dès aujourd’hui car notre avenir, c’est eux. En effet, les jeunes d'aujourd'hui et leurs enfants devront s'occuper des déchets de haute activité destinés au stockage en profondeur. Nous prenons d’ailleurs aussi de nombreuses initiatives concernant les jeunes dans notre centre de visiteurs Tabloo à Dessel. »
En quoi consiste le stockage en profondeur ?
Au milieu des années 1970, les premières centrales nucléaires commerciales ont été mises en service dans notre pays. Ces centrales produisent de l’électricité mais également des déchets radioactifs. Une partie de ces déchets sont des déchets de haute activité et/ou de longue durée de vie qui restent radioactifs pendant des centaines de milliers d’années, et posent donc un risque pour l’homme et l’environnement. Il est donc essentiel d'élaborer une solution de gestion à très long terme. En l'état actuel des connaissances, le stockage en profondeur ou en couche géologique est considéré dans le monde entier comme le seul moyen d'isoler ces déchets en toute sûreté pendant une période aussi longue.
Dans le cadre du stockage en profondeur, les déchets radioactifs sont placés dans une installation souterraine derrière toute une série de barrières ouvragées, sans intention de les récupérer. L’objectif est donc que le stockage soit la destination finale de ces déchets radioactifs. Cette installation est construite dans une couche géologique stable (ou roche hôte, qui constitue la barrière naturelle), à une profondeur de plusieurs centaines de mètres. Après sa fermeture complète, l’installation formera un système passif qui ne nécessitera aucune autre intervention humaine.
À l’instar de tous les pays qui ont une politique de gestion à long terme pour ce type de déchets, la Belgique a elle aussi opté pour le stockage en profondeur. Pour définir les grandes lignes du processus décisionnel qui accompagnera la mise en œuvre du stockage en profondeur et pour entériner ou modifier ce choix comme solution de gestion sûre pour la Belgique, un vaste débat sociétal sera organisé cette année par la Fondation Roi Baudouin.