Lors d'une inspection de routine dans un bâtiment d’entreposage pour déchets radioactifs de faible activité chez Belgoprocess, des fûts de déchets présentant un écoulement de gel ont été découverts en 2013. Bien qu'à aucun moment il n'y ait eu de danger pour la population ou l'environnement, des mesures immédiates ont été prises. Depuis lors, des recherches scientifiques sont en cours.
À l'époque, ces fûts présentant du gel étaient traités (conditionnés) à la centrale nucléaire de Doel avant d'être transférés chez Belgoprocess. La découverte de cette coulée de gel a donné lieu à une inspection approfondie. Elle a démontré qu'à aucun moment il n'y a eu de danger pour les employés, la population ou l'environnement. Une première recherche scientifique a été immédiatement lancée pour déterminer la cause de cette formation de gel. Il en est ressorti que celle-ci a été provoquée par une réaction alcali-silice : une réaction chimique survenue dans le béton qui encapsule les déchets.
Enquêter et comprendre
Cette conclusion a été confirmée pendant une étude minutieuse qui s'est terminée en 2020. « L'objectif était de comprendre en détail pourquoi la formation de gel s'est produite et quelles sont les propriétés de ce gel », explique Cassandra Aricò, de l'ONDRAF. « Nous avons présenté l'étude au Conseil scientifique des Rayonnements ionisants. Celui-ci s’est déclaré satisfait des recherches menées. »
« La première étape a été de bien comprendre le phénomène », explique Cassandra Aricò. « Maintenant, l'ONDRAF souhaite se faire une idée de l'évolution de ces fûts de déchets, ce qui nécessitera davantage de recherches. Nous voulons notamment savoir si la formation de gel va se poursuivre. Mais aussi s'il y a un risque que les fûts gonflent ou se fissurent. Ces deux phénomènes se produisent parfois dans le génie civil, par exemple dans la construction de ponts, mais l’on y utilise une composition de béton différente de celle des fûts de déchets. »
Une solution à court et à long terme
Depuis 2013, les fûts de déchets font l'objet d'un suivi continu dans le cadre d'un programme d'inspection. Bien qu'il n'y ait que peu de changements, les fûts seront transférés dans un nouveau bâtiment d’entreposage temporaire à partir de 2024. Le nouveau bâtiment (167X) ne sera pas une installation comme les autres. Les fûts n’y seront par exemple pas empilés de façon pyramidale, mais à la verticale et par quatre dans des cadres métalliques. Ainsi, des caméras fixées au pont roulant pourront photographier les fûts sous différents angles. De plus, les fûts de déchets pourront être extraits plus facilement en vue d’une inspection plus approfondie.
« Cela ne change rien au fait qu'une solution est également nécessaire pour le très long terme », conclut Cassandra Aricò. « Au début, nous avons envisagé toutes les options, mais les recherches que nous avons menées nous permettent d’écarter certaines pistes. Nous allons maintenant discuter des options encore sur la table avec l'Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN). Sur la base de leur feed-back, nous continuerons à travailler sur les options jusqu'à ce que nous trouvions une solution acceptable et sûre à long terme. »